67% des PME ne subissent pas la crise
11 mars 2009Pour votre financement, soyez réalistes
16 mars 2009Ce que les patrons de Très Petites Entreprises appellent «durcissement des conditions d’accès au crédit», les banquiers le qualifient de «vigilance accrue». La conclusion principale du 33e Baromètre Ifop-Fiducial (*) paru début mars est résumée dans cette phrase. Une majorité des 28% de TPE qui ont récemment formulé une demande de crédit pour leurs entreprises se sont vu opposer, soit une fin de non recevoir (21%), soit des conditions plus drastiques qu’à l’accoutumée. On a ainsi pu leur demander de faire appel à un organisme de cautionnement (Oséo, Siagi…), exiger des garanties personnelles supérieures, imposer un taux plus élevé, ou même tout simplement réduire l’enveloppe de financement qui leur était assignée.
83% des banquiers plus vigilants
Du côté des banquiers, 12% d’entre eux seulement avouent que leur réseau accorde moins de crédits aux TPE bien que 83% conviennent avoir augmenté leur niveau de vigilance. «Il n’y a pas eu de consignes, estime Jean-Marc Jaumouillé, directeur des Techniques Professionnelles de Fiducial, mais, de leur propre chef, les conseillers clientèle professionnelle ont adopté une attitude plus prudente. Le climat général de l’économie fait qu’un banquier ne parie plus sur un projet simplement parce qu’il a confiance dans les capacités de son client.»
D’autres éléments que la qualité objective du projet seraient donc à prendre en compte. Ce que confirme l’étude puisque 79% des banquiers sont inquiets des répercussions de la crise sur l’activité de leurs clients TPE, tandis que 62% des patrons de TPE le sont eux-mêmes pour leur propre activité.
Le médiateur, un rôle «médiatique»
À noter que 75% des banquiers estiment que le médiateur du crédit a «davantage une portée médiatique que réelle». Conclusion de Jean-Marc Jaumouillé : «Il est difficile d’obliger les banques à prêter de l’argent. Si l’on parvient à éviter les dérives, ce sera déjà un bon point. Il est de toute façon trop tôt pour mesurer les effets.»
Rémy Duchenne
(*) Enquête menée auprès de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés et de 502 responsables d’établissements bancaires.