Immobilier d’entreprise : l’investissement diminue toujours
16 octobre 2009La trésorerie des entreprises reste tendue
19 octobre 2009Quel est le signe le plus probant qu’un candidat à la création d’entreprise croit en son projet ? Sans aucun doute son apport financier. Le futur dirigeant doit en effet accepter d’injecter tout ou partie de ses économies dans le capital de départ de son entreprise ou démontrer qu’il a su convaincre d’autres personnes, trouver les organismes adéquats pour soutenir son projet.
L’utopie consiste à imaginer que l’on peut financer son projet sans apport en fonds propres. Le créateur ne peut pas exiger d’un banquier ce qu’il ne s’applique pas à lui-même. La valeur de cet engagement dépendra beaucoup de la nature de l’investissement. Vous avez un projet dans le secteur industriel impliquant l’achat de machines ? Entre 20 à 30% d’apport personnel seront suffisants car l’établissement de crédit pourra garantir son investissement sur la revente de ce matériel au cas où les choses tourneraient mal. Si votre activité est orientée vers le service aux particuliers ou aux entreprises, vous devrez apporter une preuve supérieure de votre engagement, les banquiers pourront exiger au minimum 50, voire 70% de fonds propres.
Au-delà des établissements bancaires, sur quels investisseurs compter ? Sachez d’abord que les sociétés de capital-risque ont pour objet d’apporter aux dirigeants les fonds propres complémentaires. Entre ses apports personnels et ceux d’investisseurs en capital vous pourrez réaliser un effet de levier et obtenir un prêt bancaire. En amenant 10 grâce à vos fonds et au soutien des fonds privés, vous pourrez prétendre à obtenir entre 10 et 20 des banques alors que vous n’auriez rien pu obtenir, à projet équivalent, mais sans apport initial. Par ailleurs, gardez à l’esprit que les collectivités locales, des organismes publics comme Oséo ou l’Etat ont tous développé des dispositifs de soutien et de subventions liés au caractère innovant et écologique des projets. Mais encore faut-il s’y retrouver dans le maquis des aides publiques…
Eric Lamarque, professeur de Stratégie bancaire à l’Université de Bordeaux-IV, membre du Cercle de l’entreprise et associé de Secor conseil.