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7 janvier 2011Dans les années quarante, les femmes et les épouses n’étaient guère mises en valeur dans le business des affaires. C’est pourtant une femme, Germaine Desvallois, qui posa la première pierre, dans les années quarante, de l’empire immobilier aujourd’hui dirigé par son petit-fils, Gilles Desvallois.
Le grand-père de Gilles, Joseph, œuvrait dans le négoce de vin. « Il connaissait toute la ville, raconte Gilles Desvallois, et savait tout ce qu’il s’y passait. À force de renseigner les uns et les autres sur les biens à vendre, il a eu l’idée de remplacer le bouche à oreilles par une institution. »
Ainsi est né, à deux pas de la place de Verdun, au numéro 40 de la rue Chaudrier, ce que tous les Rochelais connaissent aujourd’hui sous l’enseigne de Desvallois Orpi.
En 1968, les grands-parents Desvallois appellent à la rescousse leur fils Yves, qui a ouvert un magasin de jouets Mécano. Yves vient s’installer à La Rochelle et il entreprend de spécialiser l’agence dans la promotion ; à travers toutes ses réalisations, du Gabut à la Porte Océane, l’agence Desvallois ne travaille, en effet, que dans la commercialisation.
« Je me devais de rentrer »
Gilles Desvallois est à ce moment-là bien loin de la Charente-Maritime. Il étudie à Londres, décroche un diplôme de l’Institut royal des experts immobiliers britannique et pendant dix ans, travaille en Angleterre. « En 1996, se souvient-il, mon père est tombé malade. Comme l’avait fait avant lui mon grand-père, il a appelé son fils à ses côtés. Je me devais de rentrer pour lui donner un coup de main… »
Yves Desvallois décède quatre mois plus tard. Et c’est ainsi que depuis quinze ans, son fils Gilles exploite le fonds sous l’enseigne Desvallois Orpi. En 1999, l’agence prend l’enseigne Arthur Loyd pour se diversifier dans l’immobilier d’entreprise. Aujourd’hui, le groupe pèse son poids sur le marché rochelais que Gilles Desvallois connaît comme le fond de sa poche, ainsi que savait le faire, avant lui, son grand-père Joseph.
« Les quartiers fondamentaux de la ville, explique-t-il, l’hypercentre, La Genette, La Trompette et Fétilly, étaient, et sont encore l’apanage des Rochelais les plus aisés. Ensuite, il y a eu le développement des Minimes, où Michel Crépeau avait su faire des réserves foncières. Il y a eu la »locomotive » de l’université, puis un pôle résidentiel est sorti de terre, avec son aboutissement dans la réhabilitation de la Ville-en-Bois. De plus jeunes générations, des bourgeois un peu bohèmes, ont ensuite revitalisé des quartiers comme la Pallice ou Tasdon, sous l’impulsion de Maxime Bono. Là, c’est agréable à vivre. On se connaît entre voisins. »
Un dirigeant heureux
« Enfin, poursuit Gilles Desvallois, des communes de la CDA (Communauté d’agglomération de La Rochelle) ont quitté le patrimoine agricole. Parmi elles, les plus huppées sont Nieul-sur-Mer, Lhoumeau ou Lagord. Aujourd’hui, La Rochelle est connue dans le monde entier. Dans le domaine du placement dans la pierre, on ne connaît personne qui ait réalisé de la moins-value dans cette ville ».
Tous les matins, en arrivant rue Chaudrier, Gilles pose les coudes sur le bureau où travaillait avant lui son grand-père Joseph, une table en vieux noyer doucement patinée par les années. Et il se définit comme un dirigeant heureux, fier de porter les couleurs d’une entreprise qui pèse aujourd’hui un million d’euros de chiffre d’affaires annuel sur la place de La Rochelle