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3 février 2010Emertec gère un fonds de capital-risque de 60 millions d’euros provenant de grandes entreprises et de banques privées. Créée à Grenoble en 1999, cette société a vocation à «transformer des innovations technologiques de rupture en succès commerciaux et financiers». Membre du directoire, Jean-Philippe Stefanini précise le mode de sélection des dossiers et offre quelques conseils aux porteurs de projet.
Quels sont les aspects qu’un porteur de projet doit mettre en avant afin de prétendre au soutien d’un fonds de capital-risque tel qu’Emertec ?
« Mon travail consiste à générer de la valeur pour mes investisseurs. Quand j’injecte un euro dans une entreprise, je veux savoir combien je pourrai récupérer dans six à neuf ans. Dans ce contexte, la technique est secondaire. Un candidat se présentant devant moi doit me démontrer qu’il existe un marché pour son produit ou son service. Il doit être en mesure de répondre à une question simple : quels seront ses cinq premiers clients ? À ce propos, contrairement à une idée reçue, si un porteur de projet ne se trouve aucun concurrent, c’est généralement mauvais signe. En effet, cela signifie qu’il n’y a pas de marché car un client qui ressent un besoin déniche toujours une solution. Même inadéquate. L’objectif d’un nouvel arrivant est de proposer une meilleure solution.»
Quel est le champ d’intervention d’Emertec ?
«Emertec intervient sur des levées de capitaux situées entre 500 000 et 1,5 million d’euros. La sélection est drastique. Les décisions sont prises à l’unanimité moins une voix. Sur un millier de dossiers étudiés depuis la création du fonds en 1999, nous avons réalisé quarante investissements. Le temps d’instruction s’étend de trois mois à deux ans. En revanche, quand Emertec entre dans le capital d’une entreprise, ses conseillers restent au côté des dirigeants. Nous exigeons même un reporting de la situation financière tous les quinze jours au minimum.»
Certains de vos investisseurs pourraient se trouver directement en concurrence avec les porteurs de projet. La confidentialité est-elle assurée ?
«Halte à la paranoïa ! Si un business angel diffuse une information sur un dossier qu’il instruit, plus aucun porteur de projet ne viendra le voir. Il perdra toute crédibilité et toute raison de vivre.»