Un fonds d’amorçage pour les étudiants
5 avril 2010Le « factor » règle les factures
6 avril 2010Le pari des Fées de Bengale était osé. Créer une ligne de vêtements équitable et bio en 2005, alors même que les boutiques textile du Sentier à Paris déposaient le bilan l’une après l’autre, nécessitait une bonne dose de confiance. Sans surprise, les banquiers leur ont claqué la porte sans sourciller. Reste que Sophie Dupuy, experte en marketing chez L’Oréal, sa sœur graphiste, Camille, et sa copine styliste, Elodie Le Derf, ont rebondi. Avec beaucoup de persuasion, un brin d’insouciance et 6 000€ d’apport personnel, elles ont brillamment défendu leur idée devant la commission d’attribution des aides de Hauts-de-Seine Initiatives, qui leur a octroyé, en 2006, un prêt d’honneur de 30 000€. Le début de l’aventure.
Made in India
C’est à la suite d’un voyage en Inde que les trois jeunes femmes (âgées de 23 à 28 ans) élaborent le concept des Fées de Bengale. « Nous avons débuté des collaborations avec des ateliers de confection indiens qui se sont engagés à respecter des conditions favorables de rémunération et de traitement de leurs employés », explique Sophie. La matière première naturelle est achetée à proximité des ateliers. Les vêtements sont ensuite importés vers la France pour être vendus. Et ça marche ! Dès 2007, leur collection est en vente dans plusieurs enseignes multimarques (Les Galeries Lafayette…)
Vivarte détient 60% du capital
Durant l’hiver 2008, après une rencontre sur un salon spécialisé, le groupe Vivarte (Kookaï, La Halle !, André…) décide d’entrer au capital de l’entreprise à hauteur de 60%. Cette holding aux 4 000 magasins souhaite s’inscrire dans une tendance éthique. Une aubaine. « Nous avons pu conserver notre identité, notre style et nos principes mais nous sommes passés de 30 à 250 modèles », sourit la gérante. Grâce à cet apport, Sophie, Camille et Elodie, ont ouvert une boutique à Paris en mars 2010. 30% des vêtements sont désormais fabriqués en France. Chez Fée de Bengales, les pantalons se négocient entre 100 euros et 170 euros , Sophie rappelle que « chaque broderie et tricot est fait à la main ».
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Au régime sec durant trois ans
Au prêt d’honneur, les trois complices ont additionné un emprunt conventionnel garanti par Oséo et une avance remboursable de 9 000€ (Eden). Un an plus tard, elles remportaient le concours « Envie d’agir » (9 000€) et un autre organisé par un opérateur de téléphonie (4 000€). Juste de quoi financer les billets d’avion, la matière première, la fabrication et le démarchage. « Nous ne nous sommes quasiment pas rémunérés pendant trois ans », souligne la gérante de cette TPE solidaire qui emploie 6 salariés pour un chiffre d’affaires de 220 000€ en 2009.